La FCBN était mandatée par le Ministère de l’Environnement pour établir un projet de liste nationale des EEE végétales, à partir d’une méthode de priorisation des espèces qui se compose d’une évaluation des espèces basée sur une analyse des risques (introduction, naturalisation, établissement, propagation, impacts) selon le modèle de Weber & Gut (2004).
La liste est établie par une hiérarchisation des espèces exotiques à caractère invasif, qu’elles soient répandues, émergentes ou absentes sur le territoire métropolitain. Cette méthodologie de classement selon plusieurs niveaux de risque consiste à évaluer les espèces en fonction de divers critères (biologiques, écologiques, géographiques, génétiques, etc.) au cours des différentes phases (introduction, naturalisation, propagation, impact, etc.).
Cette liste scientifique de référence pourra être déclinée en fonction des territoires (domaines biogéographiques, zones insulaires, régions administratives, milieux environnementaux, etc.), pour la métropole et les outre-mer. A partir de celle-ci, des listes consensuelles opérationnelles seront élaborées en fonction des objectifs stratégiques et des acteurs impliqués (prévention, surveillance, maîtrise, commercialisation, etc.), pour la métropole et les outre-mer, en concertation avec les parties prenantes (gestionnaires d’espaces, filières professionnelles, associations naturalistes, collectivités territoriales, représentants citoyens, etc.).
Des objectifs à atteindre et des propositions d’actions seront par la suite définis pour chaque espèce prioritaire listée.
En attendant une liste nationale, une liste de 66 EEE préoccupantes pour l’UE a été publiée en juillet 2016, et actualisée régulièrement depuis, par la Commission européenne (Règlements d’exécution UE 2016/1141, 2017/1263 et 2019/1262 de la Commission). Suite à l'adaptation du Code de l'environnement et à la publication du Décret n° 2017-595 du 21 avril 2017 grâce à la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de 2016, cette liste européenne est transposée en liste règlementaire nationale par des arrêtés interministériels (du 14 février 2018 pour la métropole). D’autres listes d’espèces, fixées par arrêtés également, concernent les six régions ultrapériphériques françaises (RUP : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin). Un arrêté de même nature devrait être pris sur le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon.